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Vieillir, c’est se redéfinir

10.05.2024 – Susanne Wenger

Les préjugés négatifs liés à la vieillesse sont très répandus dans notre société obsédée par la jeunesse et la performance, mais ils reposent essentiellement sur l’ignorance et des peurs diffuses: voici ce que démontre Pasqualina Perrig-Chiello, psychologue du développement, dans son nouveau livre. La professeure émérite de l’Université de Berne explique que vieillir implique de perdre certaines choses, oui, mais aussi d’en gagner d’autres. Et donne l’occasion d’un développement personnel. Au cours de l’histoire, aucune génération n’a bénéficié d’autant de possibilités qu’aujourd’hui pour façonner sa vieillesse, souligne l’autrice. Cela est dû à l’allongement de l’espérance de vie, à l’augmentation du nombre d’années passées en bonne santé et à l’accroissement des libertés individuelles. 

Pasqualina Perrig-Chiello: «Own your Age. Stark und selbstbestimmt in der zweiten Lebenshälfte», Beltz Verlag, 2024, 285 pages, 32.50 francs

De façon intéressante, Pasqualina Perrig-Chiello éclaire les trois grands passages que chacun franchit à partir du milieu de la vie. Le passage à la deuxième moitié de la vie, à environ 40 ans. La transition vers le troisième âge, au moment de la retraite, que la loi fixe à 65 ans en Suisse. Et puis le passage à la vieillesse, à environ 80 ans. «Ce sont des phases d’inquiétude, de recherche de repères et de vulnérabilité accrue, dans lesquels on se défait de sa vieille identité sans avoir trouvé la nouvelle encore», écrit l’experte. Des questions se posent: comment faire quand mon corps vieillit? Que sont devenus mes grands rêves? Qui suis-je sans mon métier? Comment gérer le fait d’avoir besoin d’aide? Et, enfin: quel est le regard que je porte sur ma vie?

Le titre de l’ouvrage de Pasqualina Perrig-Chiello, «Own your Age», est déjà un encouragement à oser définir les changements qui interviendront de toute façon. La psychologue propose pour ce faire des stratégies très concrètes pour chaque passage de l’existence. Elle s’appuie sur des résultats scientifiques auxquels elle a contribué au fil des années. Disséminés ça et là, des exemples de cas montrent comment des femmes et des hommes ont trouvé leur voie – pour leur propre bien, mais aussi souvent pour le bien des autres.

Pasqualina Perrig-Chiello propose de nombreux points de repère, qui placent le développement personnel dans le contexte sociétal. Son ouvrage est profond, mais se lit facilement. Il s’oppose aux assignations péjoratives qui émanent du discours public. Par exemple lorsque le changement démographique n’est abordé que sous l’angle de la crise, ou qu’on lâche un «OK boomer» méprisant. D’après l’autrice, la recherche prouve qu’intérioriser les préjugés négatifs liés à la vieillesse cause du tort à la santé. Autrement dit: se libérer des stéréotypes ne peut que faire du bien.

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